Emprunté au latin, pro- (« devant ») et vocatio (« action d’appeler »), une provocation est un appel à prendre l’initiative d’une action.

La question sera pour ce collectif de réfléchir à la manière de dépasser l’endroit où ils sont, une ville suisse, et ce qu’ils sont : des jeunes acteurs professionnels qui s’apprêtent à quitter l’école et à suivre leur vocation.

Si toute action théâtrale peut être assimilée à une provocation dans un sens politique, nous commencerons par aller à la rencontre de la polis (« cité ») à laquelle et de laquelle nous voulons parler. Nous tenterons d'en définir les contours et les modes de fonctionnement en questionnant ce qui provoque l’individu.

Viendra ainsi le temps de la prise de parole et avec elle, celui des responsabilités.

Arpad Schilling

dimanche 2 juin 2013

REALITE FICTION

Les biens et les mots

Ca coule de sens : dedans ce n’est pas dehors puisque dehors c’est dehors / et que dedans se trouve à l’intérieur. C’est aussi simple que de comprendre que l’eau mouille et que le feu brûle. Logique.
On conçoit par exemple le paradoxe indiquant que le chien est considéré comme un bien mobilier : il est plus facilement remboursable s’il brûle avec la maison. D’accord.
Pourtant – j’avais oublié la nuance importante entre la cave et le garage. La cave étant dedans, et le garage étant dehors. Et. Comme j’ignorais tout à fait que le matériel roulant était à remiser à la cave, ou à l’interne, j’avais rangé l’appareil à roulettes : dehors. Alors quand la pluie arriva et qu’elle se glissa par la grande porte du garage, s’engouffrant dans les roues de la machine et abimant toute la mécanique, la faute tomba sur moi. Je m’étais pourtant bien assuré de posséder un fauteuil non-motorisé ; car les fauteuils qui ne sont pas électriques (ainsi que les instruments à musique), sont couverts contre les eaux et leurs dégâts ; mais comme j’avais mis le fauteuil roulant au garage, à la place de la cave ou du grenier ou du cellier / et qu’en ce qui la concerne, l’assurance ne rembourse pas le dommage créé par une eau qui serait passée sous une porte : je l’ai eu dans l’os.
Tout est logistique.
Depuis que ma maison a brûlé avec toutes mes liquidités - je vis chez ma mère. Je réalise tous ses trajets depuis six semaines, parce que j’ai des jambes et un permis de conduire / et qu’elle - ne possède plus de chaise. Avec l’argent de l’assurance des meubles et de l’animal disparus dans les flammes, j’aurais pu participer au rachat d’un nouveau fauteuil roulant d’occasion pour sa troisième opération; mais étant donné que le chien n’est considéré comme domestiqué qu’après de nombreuses années de dressage et de confiance mutuelle, le remboursement de l’animal est tombé à l’eau: le labrador et moi nous nous fréquentions depuis pas assez de temps.
Les destinations les plus récurrentes des trajets de ma mère sont : la pharmacie, la piscine municipale, le centre commercial, la clinique / Le vol simple* a été commis dans le parking de la piscine municipale. (*Un vol est considéré comme simple lorsqu’il n’y a pas de traces d’effraction.)
Effectivement je ne ferme plus à clé depuis six semaines car cela simplifie le transfert de ma mère entre mes bras et le siège avant de la voiture ; alors comme le véhicule n’était pas verrouillé - l’infraction était invisible. Tout simplement.
Ont disparus : les sacs et les clés. Le mal s’est étendu jusqu’à la maison de ma mère / vidée la journée même.Pour ne pas faire de vagues, je n’ai demandé que le dédommagement du contenu des sacs / qui m’a donc finalement été refusé : les dégâts ne se voyaient pas assez.
C’était écrit.                                                                                                                             
 Rebecca

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